« Histoire du chemin de croix de Sourzac » : différence entre les versions

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En cette fin du  XIXe siècle, il est décidé de construire un pont, dit Eiffel, sur l'Isle pour faciliter la liaison entre le bourg de Sourzac et Saint-Louis-en-l'Isle. En effet, leur cimetière était commun et  il se situait en face de l'église Saint-Pierre et Saint-Paul  de Sourzac, mais sur l'autre rive. Un jeune ingénieur, L. Lacombe, fut envoyé sur ce chantier ; il fit connaissance d'une demoiselle A. Dambier demeurant au Chaufourg, au lieu-dit Baronnie, commune de Sourzac. Les jeunes gens décidèrent de se marier et le futur époux voulut offrir un cadeau au curé. Ce dernier lui demanda un chemin de croix pour son église car elle n'en possédait pas. Le jeune homme, travaillant pour une fonderie, se fit un honneur de lui donner satisfaction. Le coût était élevé et un accord fut passé avec la mairie, pour qu'une partie soit prise en charge par elle.‍
En cette fin du  XIXe siècle, il est décidé de construire un pont, dit Eiffel, sur l'Isle pour faciliter la liaison entre le bourg de Sourzac et Saint-Louis-en-l'Isle. En effet, leur cimetière était commun et  il se situait en face de l'église Saint-Pierre et Saint-Paul  de Sourzac, mais sur l'autre rive. Un jeune ingénieur, L. Lacombe, fut envoyé sur ce chantier ; il fit connaissance d'une demoiselle A. Dambier demeurant au Chaufourg, au lieu-dit Baronnie, commune de Sourzac. Les jeunes gens décidèrent de se marier et le futur époux voulut offrir un cadeau au curé. Ce dernier lui demanda un chemin de croix pour son église car elle n'en possédait pas. Le jeune homme, travaillant pour une fonderie, se fit un honneur de lui donner satisfaction. Le coût était élevé et un accord fut passé avec la mairie, pour qu'une partie soit prise en charge par elle.‍


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  Une enquête est entreprise par des membres de l'association pour retrouver son histoire. Il est décidé de contacter la Conservatrice des Antiquités et Objets d'Art à Périgueux, Mme M. Bénéjeam, pour avoir des conseils concernant sa restauration et son avis sur sa valeur. Frappée par sa qualité, elle  propose de demander son inscription au  titre de Monuments Historique à la Direction Régionale des Affaires Culturelles à Bordeaux‍.
  Une enquête est entreprise par des membres de l'association pour retrouver son histoire. Il est décidé de contacter la Conservatrice des Antiquités et Objets d'Art à Périgueux, Mme M. Bénéjeam, pour avoir des conseils concernant sa restauration et son avis sur sa valeur. Frappée par sa qualité, elle  propose de demander son inscription au  titre de Monuments Historique à la Direction Régionale des Affaires Culturelles à Bordeaux‍.<gallery mode="nolines">
 
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Durant cette visite, Mme  M. Bénéjeam est intriguée par les stations du chemin de croix, qui lui rappellent un autre chemin de croix en Périgord.  En effet, l'association, lors de ses recherches, est fort surprise de découvrir que l'histoire du chemin de croix de Sourzac est plus complexe qu'elle ne paraissait. Revenons à sa fabrication,  notre jeune époux a bien honoré sa commande dans les délais du contrat mais le dernier versement par la mairie a été plus tardif. Or, pendant cette période, la fonderie a reçu une commande de Sarlat pour un chemin de croix concernant la cathédrale. L'entreprise va profiter des moulages de  Sourzac pour réaliser les stations de celui de Sarlat (elles ne seront ni signées ni datées). La société n'a rien perdu, Sourzac a réglé son dû et Sarlat, sa facture. Les deux mystères sont ainsi élucidés.‍
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</gallery>Durant cette visite, Mme  M. Bénéjeam est intriguée par les stations du chemin de croix, qui lui rappellent un autre chemin de croix en Périgord.  En effet, l'association, lors de ses recherches, est fort surprise de découvrir que l'histoire du chemin de croix de Sourzac est plus complexe qu'elle ne paraissait. Revenons à sa fabrication,  notre jeune époux a bien honoré sa commande dans les délais du contrat mais le dernier versement par la mairie a été plus tardif. Or, pendant cette période, la fonderie a reçu une commande de Sarlat pour un chemin de croix concernant la cathédrale. L'entreprise va profiter des moulages de  Sourzac pour réaliser les stations de celui de Sarlat (elles ne seront ni signées ni datées). La société n'a rien perdu, Sourzac a réglé son dû et Sarlat, sa facture. Les deux mystères sont ainsi élucidés.‍




Le chemin de croix de Sourzac est inscrit aux Monuments Historiques le 23 février 2007, 14 panneaux de fonte peinte – Fondeur A. Brochon à Paris 1875 (cf. <nowiki>https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM24002596</nowiki>)
Le chemin de croix de Sourzac est inscrit aux Monuments Historiques le 23 février 2007, 14 panneaux de fonte peinte – Fondeur A. Brochon à Paris 1875 (cf. <nowiki>https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM24002596</nowiki>)


                                    Huguette Bonnefond (texte paru dans "''Mémoire vivante''" n°36 mai 2023)
                                    Huguette Bonnefond (texte paru dans "''Mémoire vivante''" n°36 mai 2023)[[Fichier:Sourzac-6.jpg|vignette|238x238px]]





Version du 12 mai 2023 à 09:37

Pont de Sourzac

En cette fin du  XIXe siècle, il est décidé de construire un pont, dit Eiffel, sur l'Isle pour faciliter la liaison entre le bourg de Sourzac et Saint-Louis-en-l'Isle. En effet, leur cimetière était commun et  il se situait en face de l'église Saint-Pierre et Saint-Paul  de Sourzac, mais sur l'autre rive. Un jeune ingénieur, L. Lacombe, fut envoyé sur ce chantier ; il fit connaissance d'une demoiselle A. Dambier demeurant au Chaufourg, au lieu-dit Baronnie, commune de Sourzac. Les jeunes gens décidèrent de se marier et le futur époux voulut offrir un cadeau au curé. Ce dernier lui demanda un chemin de croix pour son église car elle n'en possédait pas. Le jeune homme, travaillant pour une fonderie, se fit un honneur de lui donner satisfaction. Le coût était élevé et un accord fut passé avec la mairie, pour qu'une partie soit prise en charge par elle.‍

En 2004-2005 de gros travaux sont effectués dans l'église de Sourzac avec la découverte de nombreuses peintures dans le chœur et les chapelles.

    Le maire de l'époque, M. J. Montuelle, et Mme  Y. Hyver, présidente de l'association « Sourzac, Patrimoine et Traditions », décident de faire nettoyer le chemin de croix, paraissant être d'une valeur artistique certaine. Il est découvert au dos d'une station : Fondeur A. Brochon à Paris 1875.


  Une enquête est entreprise par des membres de l'association pour retrouver son histoire. Il est décidé de contacter la Conservatrice des Antiquités et Objets d'Art à Périgueux, Mme M. Bénéjeam, pour avoir des conseils concernant sa restauration et son avis sur sa valeur. Frappée par sa qualité, elle  propose de demander son inscription au  titre de Monuments Historique à la Direction Régionale des Affaires Culturelles à Bordeaux‍.

Durant cette visite, Mme  M. Bénéjeam est intriguée par les stations du chemin de croix, qui lui rappellent un autre chemin de croix en Périgord.  En effet, l'association, lors de ses recherches, est fort surprise de découvrir que l'histoire du chemin de croix de Sourzac est plus complexe qu'elle ne paraissait. Revenons à sa fabrication,  notre jeune époux a bien honoré sa commande dans les délais du contrat mais le dernier versement par la mairie a été plus tardif. Or, pendant cette période, la fonderie a reçu une commande de Sarlat pour un chemin de croix concernant la cathédrale. L'entreprise va profiter des moulages de  Sourzac pour réaliser les stations de celui de Sarlat (elles ne seront ni signées ni datées). La société n'a rien perdu, Sourzac a réglé son dû et Sarlat, sa facture. Les deux mystères sont ainsi élucidés.‍


Le chemin de croix de Sourzac est inscrit aux Monuments Historiques le 23 février 2007, 14 panneaux de fonte peinte – Fondeur A. Brochon à Paris 1875 (cf. https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM24002596)

                                    Huguette Bonnefond (texte paru dans "Mémoire vivante" n°36 mai 2023)

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Sources :

  • Archives personnelles de la famille Dambier  (Georges Dambier, photographe de mode (1925-2011))
  • Archives de la mairie de Sourzac et celles de la Fonderie FBM  (Fonderie Brousseval et Montreuil)
  • Archives de l'Association Sourzac Patrimoine et Traditions