La gare de Périgueux de sa création à nos jours

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Dès le début du XIXe siècle, la grande folie du moment est le Chemin de Fer. En 1842, une loi donne à la France une charte des Chemins de Fer, dont une ligne votée de Paris en direction de Limoges, d’où un espoir sérieux pour le Périgord. Le 26 mars 1853, le maire de Périgueux, Jean-Etienne Estignard, et son conseil municipal décident de tout faire pour que la future ligne de chemin de fer devant relier Lyon à Bordeaux passe par Périgueux. Un décret est signé le 21 avril de la même année par Napoléon III en donnant satisfaction aux Périgourdins.

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L’emplacement retenu pour l’implantation de la gare, dite également gare d’Orléans, oppose farouchement des techniciens et la population de Périgueux. Les uns la veulent à Saint-Georges (entre le faubourg des Barris et la route impériale n° 89), tandis que le Conseil Municipal propose des terrains en bas de la place Francheville, projet présenté par l’ingénieur Pugnet ; la population est enthousiasme. Mais la Compagnie des Chemins de fer de Paris à Orléans y est farouchement opposée car les terrains sont situés au milieu du centre urbain ; en effet, on y trouve un lycée de garçons, la Tour de Vésone et les bâtiments militaires ce qui implique une série de viaducs et de tunnels. Une enquête publique s’ouvre alors ; le site d’abord retenu est celui de Saint-Martin, au-delà des Quatre-Chemins sur des terrains appelés les Gravières. Finalement, la compagnie choisira des terres marécageuses situées après le cimetière de l’ouest, en bordure de la route qui va vers Angoulême. De plus, vers le sud-ouest, on gagne la route de Bordeaux en traversant l’Isle au-delà du port et par le pont neuf. La Compagnie n’y voyant que des avantages, quinze hectares sont acquis permettant d’édifier 1300 mètres de voies, la gare de voyageurs et de marchandises, des ateliers d’entretien et de dépôt.

Le premier train entre en gare de Périgueux le 20 juillet 1857, la gare n’étant alors qu’un assemblage de planches. Les premiers coups de pioche de la gare sont donnés le 12 septembre 1860. Le bâtiment est dû aux plans de M. Lévy, architecte à Poitiers. La gare est mise en service le 9 novembre 1862. En février 1863, sont installés des tuyaux de gaz pour alimenter les 269 becs d’éclairage général et les 120 becs d’illumination. Les grilles de la cour sont posées en juillet 1863 ainsi que la marquise (architecte M. Bergeon) Le buffet de la gare est ouvert en août 1863. Dès mai 1864, devant l’abondance de voyageurs, la gare est agrandie.

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En 1905 une passerelle en béton est construite : elle enjambe les voies ; elle sera retirée en décembre 2021. En mars 1934, on creuse un premier souterrain pour traverser les voies. En 1948, la gare est modernisée et, en 1950, on enlève les grilles qui ferment la cour. En 1953 on agrandit la cour sur l’emplacement des anciennes messageries. En juin 1990, d’importants travaux de rénovation de la gare sont réalisés et inaugurés le 15 novembre 1991.

Le 16 septembre 2017, une plaque est apposée dans le hall de la gare en mémoire des 48 cheminots qui « sont nés, qui résidaient ou qui étaient en poste en Dordogne » et ont été internés ou déportés pendant la Seconde Guerre mondiale.

Janv 2023, mise en place nocturne de la nouvelle passerelle

Lors de la création du pôle d’échanges multimodal, situé au sud-ouest du bâtiment voyageurs et de l’autre côté des voies ainsi que de la mise en service de la navette ferroviaire Mussidan-Niversac, en 2022, la gare est de nouveau rénovée. En outre, est édifiée une nouvelle passerelle métallique de 110 mètres de long sur 3 mètres de large, accessible par quatre ascenseurs avec accès direct aux quais de la gare. Elle porte le nom de Simone-Veil ; elle est mise en service le 31 juillet 2023. Elle permet d’accéder depuis le parvis de la gare à l’avenue du Maréchal Juin et au pôle multimodal. Le parvis de la gare est aménagé de façon que les autocars, bus et taxis puissent uniquement stationner lors des arrivées et départs des trains, une voie spéciale « arrêt minute » ayant été créée pour les voitures particulières.

Depuis plus de 150 ans, la gare de Périgueux a subi bien des transformations et offre aujourd’hui un visage accueillant à ceux qui arrivent ou partent de la capitale du Périgord.


Huguette Bonnefond (texte paru dans Mémoire vivante n°71 - avril 2026)

La nouvelle passerelle



Notes, références, bibliographie

  • Le Chemin de fer en Périgord, de Jacques Lagrange
  • Le Grand Livre de Périgueux, de Guy Penaud
  • L’aventure du rail, Périgueux, dans Le magazine des Périgourdins, 4e trimestre 201L
  • Conseil Général de Dordogne, Rapports et délibérations, août 1883 « Chemins de fer »
  • Eurydice Baillet, « Un mémorial dédié aux cheminots déportés », Sud-Ouest, édition Périgueux 18 septembre 2017
  • « La passerelle de la gare d’hier à aujourd’hui », Sud-Ouest, édition Dordogne, 30 janvier2023
  • Hervé Chassain, « La passerelle de la gare SNCF est désormais ouverte », Sud-Ouest, édition Dordogne, 11 janvier 2023

Photographies cartes postales de la SHAP et photos de la SHAP (Christian Garrigue)