Le vieux pont de Tourtoirac

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Le vieux pont (photo sur plaque de verre, collection SHAP)

Les archives photographiques et quelques documents conservent la mémoire du vieux pont de Tourtoirac qui a été remplacé en 1889 par le pont métallique qui permet encore de franchir l’Auvézère.

Le vieux pont était précieux car « il était le seul point de passage sur 10 lieues du cours de l’Auvézère et l’unique moyen de franchir la rivière par eaux fortes, lorsque les gués et les bacs étaient devenus inutilisables ».

Chapelle du pont (dessin de Guy Ponceau).png

Tout en maçonnerie, le pont se composait de trois arches en plein cintre, en décroissance sur les deux rives, donnant ainsi une silhouette en « dos d’âne ». Outre les deux culées, les arches reposaient sur deux piles avec des avant-becs en éperon vers l’amont. L’avant-bec le plus proche du bourg avait été surélevé de façon à loger une chapelle qui ne comportait aucune ouverture vers la rivière.

Plan du vieux pont (photo sur plaque de verre, collection SHAP)

‍La démolition de ce pont fut proposée en 1885 par le député-maire Henri François Chavoix et fit l’objet de polémiques. Un premier projet de construction d’un nouveau pont en aval s’étant révélé trop coûteux, les fondations du pont démoli servirent de base à deux piles supportant un tablier métallique (entreprises Manem de Montignac pour la maçonnerie et Roudier-Tamarelle de Bergerac pour la partie métallique). L’ouvrage a été ouvert à la circulation en novembre 1889.

Dans un article du Bulletin de la SHAP de 1904 consacré au vieux pont de Terrasson, Charles Durand critique les nombreuses démolitions de vieux ponts, dont la solidité n’était pas en cause (« il a fallu des mines pour les détruire ») pour des gains en largeur qui ont souvent été dérisoires (20 cm en ce qui concerne celui de Tourtoirac). ‍‍

La fin du XIXe siècle a été l’âge d’or des ouvrages métalliques dont l’emblème reste la Tour Eiffel. En Dordogne, le pont du Garrit à Saint-Cyprien (1892) est un bel exemple ainsi que le pont des Gilets à Bergerac (1883). La concurrence des ouvrages en béton armé date du début du XXe siècle.

Article de Charles Durand (BSHAP 1904)

Géraud Lavergne (secrétaire général de la SHAP) concluait ainsi un article : « il manquait au suprême degré la note artistique de couleur et de forme que la construction ancienne ajoutait au paysage ».


Pierre Besse, d'après un dossier de Pierre Villot (Hautefort Notre Patrimoine), texte publié dans Mémoire vivante n°37


‍Sources‍ :

  •    dossier de Pierre Villot déposé à la SHAP (téléchargeable ici)
  •    photos sur plaques de verre et cartes postales (collection SHAP)
  •    Tourtoirac, par Abbé Grillon, Géraud Lavergne et Jean Secret