« Je me souviens... » : différence entre les versions
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'''Je me souviens''', bien qu’habitant le reste de l’année Paris, durant toutes les vacances estivales, je rejoignais le Périgord, plus particulièrement Saint-Louis-en-l’Isle où demeurait ma grand-mère paternelle. Pour moi, c’était un plaisir renouvelé et la joie de retrouver ma famille périgourdine, mes copains d’enfance et les bords de l’Isle. | '''Je me souviens''', bien qu’habitant le reste de l’année Paris, durant toutes les vacances estivales, je rejoignais le Périgord, plus particulièrement Saint-Louis-en-l’Isle où demeurait ma grand-mère paternelle. Pour moi, c’était un plaisir renouvelé et la joie de retrouver ma famille périgourdine, mes copains d’enfance et les bords de l’Isle. | ||
[[Fichier:Piscine Mussidan.png|vignette|311x311px|Piscine sur l'Isle (carte postale, Coll. particulière)]] | |||
'''Je me souviens''', enfant, lorsque j’allais à Mussidan avec ma grand-mère, dans le début des années 1960, avoir vu sur la rive droite de l’Isle, avant le pont qui conduit de Mussidan à Saint-Front-de-Pradoux, ce que l’on appelait une piscine. Elle était installée dans la rivière, avec un pont métallique et des bidons, le tout flottant et délimitant le lieu de baignade. Intallation précaire mais qui faisait la joie d’une multitude d’enfants. (photo jointe) Par la suite, une seconde installation métallique fut construite toujours sur le cours d’eau, avant de disparaitre pour être remplacée par une véritable piscine en centre ville. | '''Je me souviens''', enfant, lorsque j’allais à Mussidan avec ma grand-mère, dans le début des années 1960, avoir vu sur la rive droite de l’Isle, avant le pont qui conduit de Mussidan à Saint-Front-de-Pradoux, ce que l’on appelait une piscine. Elle était installée dans la rivière, avec un pont métallique et des bidons, le tout flottant et délimitant le lieu de baignade. Intallation précaire mais qui faisait la joie d’une multitude d’enfants. (photo jointe) Par la suite, une seconde installation métallique fut construite toujours sur le cours d’eau, avant de disparaitre pour être remplacée par une véritable piscine en centre ville. | ||
'''Je me souviens''' que, dans les années 1954-1956, un dimanche matin, pendant mes vacances estivales, ma grand-mère m’a fait remarquer avec insistance, du pont dit Eiffel qui relie Saint-Louis-en-l’Isle à Sourzac, le lit de la rivière asséché, où l’on pouvait voir un passage empierré grossièrement avec de fortes rainures qui partait de la rive gauche pour aller rejoindre la rive droite de la rivière. ''' '''Elle avait fortement insisté, me parlant d’un gué « romain » en me faisant remarquer que je ne le reverrai certainement plus car il était fort rare qu’il n’y ait si peu d’eau dans l’Isle, ce qui s’est avéré. | '''Je me souviens''' que, dans les années 1954-1956, un dimanche matin, pendant mes vacances estivales, ma grand-mère m’a fait remarquer avec insistance, du pont dit Eiffel qui relie Saint-Louis-en-l’Isle à Sourzac, le lit de la rivière asséché, où l’on pouvait voir un passage empierré grossièrement avec de fortes rainures qui partait de la rive gauche pour aller rejoindre la rive droite de la rivière. ''' '''Elle avait fortement insisté, me parlant d’un gué « romain » en me faisant remarquer que je ne le reverrai certainement plus car il était fort rare qu’il n’y ait si peu d’eau dans l’Isle, ce qui s’est avéré. | ||
[[Fichier:Pont Eiffel.png|vignette|310x310px|''A Sourzac, le chemin sous le pont dit « Eiffel » (Photo Père Igor, Wikimedia Commons)'']] | |||
'''Je me souviens''' que, dans mon enfance, un chemin « des pêcheurs » longeait les bords de la rivière sur la rive gauche, en bas du prieuré, puis passait sous le pont pour rejoindre le camping. Il faut dire qu’à cette époque il y avait une prairie en contrebas de la route. Puis, à partir des années 1995, et jusque dans les années 2005, ce champ a été remblayé et l’on y a construit un parking et une halte pour camping-car. Le chemin longeant la rivière a en partie disparu pour être deplacé en haut de ces espaces, juste en contrebas de l’ancienne route nationale, ce qui permet de rejoindre directement la nouvelle mairie. Le rocher où se trouvait le prieuré a été consolidé et un nouveau sentier pédestre a été créé afin de faire la jonction avec l’ancien chemin qui menait à la maison du passeur, maintenant démolie et devenue un jardin privé. | '''Je me souviens''' que, dans mon enfance, un chemin « des pêcheurs » longeait les bords de la rivière sur la rive gauche, en bas du prieuré, puis passait sous le pont pour rejoindre le camping. Il faut dire qu’à cette époque il y avait une prairie en contrebas de la route. Puis, à partir des années 1995, et jusque dans les années 2005, ce champ a été remblayé et l’on y a construit un parking et une halte pour camping-car. Le chemin longeant la rivière a en partie disparu pour être deplacé en haut de ces espaces, juste en contrebas de l’ancienne route nationale, ce qui permet de rejoindre directement la nouvelle mairie. Le rocher où se trouvait le prieuré a été consolidé et un nouveau sentier pédestre a été créé afin de faire la jonction avec l’ancien chemin qui menait à la maison du passeur, maintenant démolie et devenue un jardin privé. | ||
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'''Je me souviens''' que sous le soleil de l’été, avec les enfants du village de Saint-Louis-en-l’Isle, nous avons appris à nager dans cette crique . | '''Je me souviens''' que sous le soleil de l’été, avec les enfants du village de Saint-Louis-en-l’Isle, nous avons appris à nager dans cette crique . | ||
[[Fichier:Chemin Sourzac.png|vignette|''A Sourzac, le chemin le long de l’Isle, en aval du pont dit « Eiffel » (Photo Père Igor, Wikimedia Commons)'']] | |||
'''Je me souviens''' qu’en aval de cette crique dans ma jeunesse, sur cette portion, il n’était pas possible de longer la rivière, chaque propriétaire terrien ayant un accès direct personnel vers ce cours d’eau. Par la suite, c’est-à-dire récemment, on a ouvert un sentier, avec du remblai, afin de permettre aux marcheurs de longer la rivière pour rejoindre un chemin plus accessible. | '''Je me souviens''' qu’en aval de cette crique dans ma jeunesse, sur cette portion, il n’était pas possible de longer la rivière, chaque propriétaire terrien ayant un accès direct personnel vers ce cours d’eau. Par la suite, c’est-à-dire récemment, on a ouvert un sentier, avec du remblai, afin de permettre aux marcheurs de longer la rivière pour rejoindre un chemin plus accessible. | ||
Dernière version du 7 juillet 2025 à 15:22
" Je me souviens " de l’Isle de mon enfance, à la manière de Philippe Delerm....
Qu’est ce qui est le plus triste, un beau ou un mauvais souvenir ? La seule chose triste c’est de ne plus se souvenir.
Je me souviens, bien qu’habitant le reste de l’année Paris, durant toutes les vacances estivales, je rejoignais le Périgord, plus particulièrement Saint-Louis-en-l’Isle où demeurait ma grand-mère paternelle. Pour moi, c’était un plaisir renouvelé et la joie de retrouver ma famille périgourdine, mes copains d’enfance et les bords de l’Isle.
Je me souviens, enfant, lorsque j’allais à Mussidan avec ma grand-mère, dans le début des années 1960, avoir vu sur la rive droite de l’Isle, avant le pont qui conduit de Mussidan à Saint-Front-de-Pradoux, ce que l’on appelait une piscine. Elle était installée dans la rivière, avec un pont métallique et des bidons, le tout flottant et délimitant le lieu de baignade. Intallation précaire mais qui faisait la joie d’une multitude d’enfants. (photo jointe) Par la suite, une seconde installation métallique fut construite toujours sur le cours d’eau, avant de disparaitre pour être remplacée par une véritable piscine en centre ville.
Je me souviens que, dans les années 1954-1956, un dimanche matin, pendant mes vacances estivales, ma grand-mère m’a fait remarquer avec insistance, du pont dit Eiffel qui relie Saint-Louis-en-l’Isle à Sourzac, le lit de la rivière asséché, où l’on pouvait voir un passage empierré grossièrement avec de fortes rainures qui partait de la rive gauche pour aller rejoindre la rive droite de la rivière. Elle avait fortement insisté, me parlant d’un gué « romain » en me faisant remarquer que je ne le reverrai certainement plus car il était fort rare qu’il n’y ait si peu d’eau dans l’Isle, ce qui s’est avéré.
Je me souviens que, dans mon enfance, un chemin « des pêcheurs » longeait les bords de la rivière sur la rive gauche, en bas du prieuré, puis passait sous le pont pour rejoindre le camping. Il faut dire qu’à cette époque il y avait une prairie en contrebas de la route. Puis, à partir des années 1995, et jusque dans les années 2005, ce champ a été remblayé et l’on y a construit un parking et une halte pour camping-car. Le chemin longeant la rivière a en partie disparu pour être deplacé en haut de ces espaces, juste en contrebas de l’ancienne route nationale, ce qui permet de rejoindre directement la nouvelle mairie. Le rocher où se trouvait le prieuré a été consolidé et un nouveau sentier pédestre a été créé afin de faire la jonction avec l’ancien chemin qui menait à la maison du passeur, maintenant démolie et devenue un jardin privé.
Je me souviens que près de l’ancien moulin de Sourzac, dont il ne reste que quelques traces, se trouvait un terrain connu sous le nom du Pré du Got. (1)
Je me souviens que, rive droite de l’Isle, côté Saint-Louis-en-l’Isle, face à l’église de Sourzac, il y avait un chemin qui longeait la rivière et qui existe toujours ; c’était un ancien chemin de halage, En effet, mon père, né en 1913, m’a souvent raconté qu’enfant, il avait vudes boeufs tirer des bâteaux. L’ancien chemin de halage est maintenant devenu en partie la voie verte accessible aux promeneurs et aux cyclistes.
Je me souviens qu’au bord de la rivière, en bas du bourg de Saint-Louis-en-l’Isle, se trouvait une petite crique que l’on appelait le « Got » (« Got du loup » ou « petit Got ») (1). Il se situe rive gauche de l’Isle, en face d’un terrain agricole au hameau de Lamelette, rive droite de Sourzac. Après la création de la bastide de Saint-Louis-en-l’Isle, d'après les textes anciens, on avait créé un port à cet endroit. Dans les années 1954-1955, on utilisa une partie de cette crique pour installer des tuyaux de pompage reliést à un petit château d’eau construit en haut du rocher afin d’alimenter un lavoir construit en 1955 et détruit en 1974 mais également les douches dans l’école, aujourd’hui disparues.
Je me souviens que sous le soleil de l’été, avec les enfants du village de Saint-Louis-en-l’Isle, nous avons appris à nager dans cette crique .
Je me souviens qu’en aval de cette crique dans ma jeunesse, sur cette portion, il n’était pas possible de longer la rivière, chaque propriétaire terrien ayant un accès direct personnel vers ce cours d’eau. Par la suite, c’est-à-dire récemment, on a ouvert un sentier, avec du remblai, afin de permettre aux marcheurs de longer la rivière pour rejoindre un chemin plus accessible.
Je me souviens que lorsque mon père me rejoignait en Périgord, il empruntait une barque pour aller pêcher sur l’Isle. Que de fois nous a-t-il ramené des gardons et parfois des poissons-chats. Quelle joie par moi de pouvoir l’accompagner quelques fois au fil de l‘eau.
Je me souviens des jours où on longeait l‘Isle à bicyclette sur la départementale qui menait à Douzillac, pour voir le barrage de Coly et son écluse. De la rive gauche, on saluait l’éclusière dont la maison était située sur la rive opposée.
Je me souviens enfin qu’à l’époque, dans l’insouciance de ma jeunesse, j’étais loin d’imaginer que les bords de l’Isle, entre Sourzac et Saint-Louis-en-l’Isle, allaient subir de telles transformations.
Huguette Bonnefond (texte paru dans Mémoire vivante n°63, août 2025)
- A. de Gourgues, Dictionnaire topographique de la Dordogne, 1873. Le mot « Got » pourrait provenir de celui d’une peuplade qui occupa il y a bien des siècles le Périgord et dont l’une des routes empruntait le gué afin de franchir l’Isle entre Sourzac et Saint-Louis-en-l’Isle.